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RechercherDerniers commentairesla femme est l'avenir de l'art...
bonj our,
très bon votre travail,
je suis auteur de fables et contes en m
Par peintredesdom, le 26.11.2008
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Date de création : 09.09.2008
Dernière mise à jour :
27.09.2023
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TONTON "LOU"
Les gamins du quartier adoraient tonton Lou. Il habitait une maison immense tout en haut de notre rue, la rue Marcel LABAUME. Sa nièce Catherine, qui avait mon âge, une dizaine d'années, venait passer l'été dans cette superbe villa que j'admirais tant. Amies depuis notre plus tendre enfance, nous formions avec mes deux soeurs, talonnées de François TARTOU, une bande de mômes insouciants.
Le théâtre, notre divertissement préféré, nous passionnait. Nous inventions avec exultation des pièces abracadabrantes dans lesquelles les princesses prédominaient et on se disputaient à qui mieux mieux le premier rôle tout en nous costumant avec des vieux chiffons et autres fanfreluches qui nous tombaient sous la main.
Nous n'avions qu'un seul spectateur, désigné d'office, Titi KNAPP, le fils de l'épicière, plus jeune que nous, tellement heureux de rejoindre l'équipe, qu'il était prêt à tous les sacrifices y compris à applaudir d'ennui devant nos spectacles.
Catherine était une jolie blondinette extraordinaire de gentillesse et de fantaisie. Sa garde robe toujours à la pointe de la mode me rendait folle de jalousie et j'enviais particulièrement sa minuscule jupe plissée qu'elle faisait virevolter d'un mouvement élégant.
La visite des abeilles, autre plaisir de nos congés scolaires, nous offrait des instants palpitants. Tonton Lou possédait quelques ruches dans le haut du pays et quand il partait récolter le miel, il nous trimbalait, serrés les uns contre les autres dans sa fourgonnette blanche. Les rires fusaient de partout. A tour de rôle, il nous prenait sur ses genoux et nous conduisions fièrement la voiture de tonton Lou.
Nos amusements fleuraient agréablement le soleil d'été.
Puis un jour, alors que la troupe roulait en direction du rucher, installée derrière le volant, j'ai senti les doigts de tonton Lou repousser le bord de ma petite culotte essayant d'atteindre l'endroit le plus intime de mon anatomie. Sans plus réfléchir, j'ai fait un énorme bond. La camionnette s'est retrouvée au beau milieu de la route. Tout le monde a eu très peur.
Même si les vacances n'ont plus jamais eu le goût de miel, j'ai vite occulté cet épisode de ma mémoire, les enfants sont très doués à ce jeu là.
des années plus tard, j'ai réalisé ce qu'avait dû subir ma copine Catherine et je m'en veux encore aujourd'hui d'avoir tellement désiré sa vie alors qu'elle était sans doute la plus malheureuse d'entre nous.
Cette odieuse mésaventure enfantine a contribué, chaque revers a sa médaille, à me forger une certaine philosophie et à penser que le bonheur ne se convoitait pas mais qu'il fallait le conquérir.
depuis, chaque jour, je m'y emploie farouchement.
Yveline JAVER